Uyuni – Univers sel
Sur le plan touristique, Uyuni est le San Pedro de Atacama bolivien. On y vient de partout pour fouler son célèbre salar et comme point de départ pour les excursions Sud Lipez.
Nous nous contenterons du salar, le Sud Lipez étant impraticable en 2 roues motrices en ce moment.
Vous l’avez probablement compris, nous sommes en pleine saison des pluies. Et quand il pleut fort sur Uyuni, le salar se transforme en une véritable mer.
Moment unique de l’année. Nous ne profiterons pas de la blancheur de cette grande étendue à perte de vue (env. 10 600 kilomètres carrés). De même, nous ne roulerons pas sur ce sol d’une épaisse couche de sel (entre 2 et 120 mètres). La nature a pris le dessus, et hors de question d’y tremper le camping-car. Le taux de sel de cette mer temporaire est extrêmement élevé.
Et en matière de sel, ce désert se compose de sels de bore, de chlorures, carbonates et sulfates de sodium, potassium, magnésium et lithium. Ce salar recèlerait 5,5 millions de tonnes de lithium exploitables sur les onze millions de tonnes que compte la planète. En gros, la Bolivie a du Lithium mais pas d’idées ! Oui, pas idée de comment extraire du sol, ce pétrole du 21ème siècle. Autant de richesses inexploitées, pour un pays si pauvre, c’est vraiment là Total ! (non, il n’y a pas de fautes).
Nous nous garons au bord, sur une sorte de mini-presqu’île de terre non inondée (pléonasme ?), espérant que la marée ne monte pas. “Non mais t’es breton ou quoi ?! C’est juste inondé !“
Nous retroussons nos pantalons et partons pour une promenade en mer, à pieds. Pas que nos cours de catéchisme nous aient appris à marcher sur l’eau, mais la hauteur est peu profonde. Allez Hansel, au gré … mince je sèche les pieds dans l’eau.
Le décor est superbe, tout se reflète sur l’eau à perte de vue. L’horizon est difficilement perceptible.
Seule la présence de l’Homme nous remet les pieds sur terre (“C’est con, on commençait à peine à marcher sur l’eau …” Matthieu – Chapitre 14 – versets sangsuerés) : oui, ça circule beaucoup par ici. Des 4×4 en tous genres naviguent sur cette Autoroute du Sel submergée.
“Et le respect de la Nature, alors ?!” Cri du gars frustré qu’a pas pu y rouler … .
Il va falloir composer avec. Prendre plaisir à photographier ce paysage rempli de… attendez deux secondes … j’ai un truc qui me vient là :
Si par un grand hasard, vous avez dans vos mots croisés une ligne de 25 cases dont la 14ème grisée, et pour définition “Eddy, photographe à Uyuni”, la solution est simple. Réfléchissez un peu … encore un peu … aïe aïe aïe … . Laissez tomber !
Solution : Eddy est photographe, passe ses journées dans le salar souillé par les passages de véhicules aux 4 roues conjointement motorisées. Un oeil dans son viseur, l’autre fermé. Toujours pas ?
C’est pourtant simple : en cyclope Eddy à univers sali = Encyclopædia Universalis !
Si quelqu’un m’avait dit un jour que je prendrais plaisir à photographier des 4×4, je ne l’aurais pas cru. Je ne suis pas un adepte du salon du 4×4 de Val d’Isère et je ne vois vraiment pas ce que j’irais faire sur le Dakar. Non, vraiment pas !
Mais là, j’avoue que les scènes méritaient de l’attention.
Nous passons plus de deux heures les pieds dans l’eau, des cristaux de sel grandissants plein les jambes. Je finis par céder au jeu photographique des perspectives … moi qui m’étais interdit de faire comme tout le monde. Cela dit, c’est rigolo de se prendre à l’exercice.
Le soir arrive, et par la même occasion les orages. Décidément, c’est coutume locale ?!
Ce soir, c’est bien plus intense qu’hier. Nous sommes encerclés de nuages noirs où éclairs fusent sans cesse.
Il faut partir. Où ? Aucune idée, nous sommes cernés. Mais nous roulons pour quitter cette presqu’île à la précarité annoncée. Je regarde le salar s’éloigner dans mon rétroviseur, mais les lueurs du coucher de soleil sur fond de mer m’appellent. Demi-tour ! Je pense que nous avons presque tous le même photographe inconscient qui sommeille en nous. Non, pas vous ?
Retour mini-case départ, bondée de monde venu se selfier avec l’instant.
Je m’éclate, les scènes au loin sont surréalistes, tellement loin que je suis surpris d’en avoir saisi quelques-unes suffisamment nettes.
Le soleil se couche, l’orage règne en maître. Spectacle naturel grandiose. Nous filons nous poser à l’entrée de l’aéroport pour y passer la nuit.
Une belle grande journée s’achève, pleine d’images et de sensations.
Bien évidemment des photos du salar mais également quelques portraits et scènes de rue volés. “Volés” car ici tout se paye. Il n’est même pas possible de photographier un lama sans que d’un coup, une main se pose sur votre épaule et que son propriétaire vous en demande une poignée de bolivianos. Comprenez que pour les portraits et scènes de rue, il m’est difficile de réunir tout le monde et de marchander avec chacun sur son tarif.
A suivre …
7 commentaires
Très beau … j’aime beaucoup les clichés des Boliviens.
Tes photos sont magnifiques JPM
Vous êtes trop beaux, sauf toi ! mais on ne te voit pas ;-))))
Bisou bisou
Salut, c’est mieux comme ça, hein ?!
Bye.
JP
Superbes photos!!
Bellissimo et j’a beaucoup avec la famille !
Bellissimo et j’aime beaucoup avec la famille!!
Voilà encore de très beaux clichés!