Après plus de 3000 kilomètres d’interminables lignes droites de bitume depuis Iguazu, nous arrivons enfin à la Péninsule Valdés. Bienvenue dans le monde animal.

L’intérêt de ce lieu n’est sûrement pas sa steppe aride (bien présente), ni même ses centres commerciaux aux boutiques de luxe (inexistants) … non, nous sommes en plein parc national classé au patrimoine mondial de l’UNESCO : peu de population, juste le village de Puerto Piramides (env. 600 habitants), pas de réseau mobile, peu d’asphalte mais des pistes … et des pistes, et encore des pistes de sable et cailloux.

Alors pourquoi y aller ? La tranquillité de ses Golfes attire la baleine franche australe et de nombreux autres mammifères marins tels que l’éléphant de mer austral, l’otarie à crinière (lion de mer du sud) et l’orque. On y trouve également des moutons, des guanacos (sorte de lama non domestiqué), des tatous, des autruches, des maras (lièvre de Patagonie … un genre de croisement entre un gros lièvre et un chien, à la majestueuse démarche du dahu … ça va, vous imaginez ?), et plein de bestioles du genre rongeurs et petits reptiles.

L’orque vient ici pour se nourrir de jeunes lions de mer inexpérimentés, alors que la baleine franche australe y trouve un lieu idéal pour la reproduction, la naissance et l’allaitement. Ça va plaire à ma femme, ça ! (à lire en imitant la voix de Columbo, ça passe mieux !)

Le mot d’ordre ici est « protection ». Reste à observer, profiter de l’endroit. Le tout est d’être patient, la nature s’occupe du reste.

Direction Playa Punta Pardelas, à quelques kilomètres de piste. Superbe spot, quelques falaises, de l’espace, du vent (les jours de vent). Mais quand ce dernier tombe, que la marée est haute, le bord de mer devient le terrain de jeu des baleines. Spectacle incroyable, on se trouve aux premières loges d’un magnifique ballet de mastodontes pouvant atteindre les 80 tonnes. Un ballet d’baleines !

Là, vous vivez un moment unique. Seulement 10 mètres vous séparent de ces cétacés, sans que vous n’ayez envie de dire « c’est assez ! ». Ils passent sous vos yeux avec grâce, où l’on s’autorise pour l’occasion l’orthographe « avec grasse ». Et oui, la baleine n’est pas uniquement composée d’os ! Elles s’approchent, souvent par « dos », ou tres … ou cuatro … pas toujours facile d’identifier à qui appartient cette nageoire, cette têtête, cette queuqueue … donc elles arrivent souvent en groupe, comprenant maman & enfants, et oui … papa travaille ! Même si la franche australe n’est pas une baleine à bosse !

Elles déroulent leur corps lentement, apparaissent, disparaissent, puis apparaissent, puis … ok ok … . Leur énorme dos noir luisant vous met en transe. A l’image s’invite le son : la respiration. Nous avons été bercés par le souffle des baleines durant ces quelques jours passés sur cette plage. La nuit, c’est extraordinaire. Le son s’amplifie grâce aux falaises, on les devine sans les voir, c’est magique. Puis on s’endort  … . (Dur hein ?!).

Ensuite, et seulement si Véronique & Davina passent à la télé, c’est le grand show ! Toute la puissance de ces bêtes s’offre à vous : elles sautent, bondissent hors de l’eau. Toujours à 10 ou 20 mètres de nous, au même niveau (car la marée est haute, permettant aux baleines d’avoir une profondeur suffisante). Donc elles sautent, plongent, ressortent quelques mètres plus loin et cela pendant de longs moments.

Grandiose ! Il faut juste prévoir quelques slips de rechange, sur le moment on oublie qu’il faut se retenir de pisser ! je plaisante, par contre, on est tellement pris par la scène que l’on devient complètement incapable d’utiliser correctement son appareil photo … ne sachant plus où appuyer, quoi régler … ni qui dirige la France.

A tout cela s’ajoute la beauté du ciel, changeante chaque jour, à chaque minute le soir.

Donc un grand moment pour nous à Valdés.

Quelques photos, pas toujours nettes … en espérant partager une fraction de ce moment avec vous. Mais les images ne transmettent pas grand-chose, c’est à vivre.

Bye !