Ischigualasto
Ischigualasto ou Vallée de la Lune.
Ischigualasto est un nom d’origine quechua, qui “signifierait”, « endroit où se pose la Lune ».
Site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en novembre 2000.
Ischigualasto, le seul endroit au monde où l’on peut voir totalement et de manière différenciée, toute la période triasique. Je vous aide : il s’agit de la période avant le jurassique, et grâce à Steven, vous vous situez parfaitement. Période de l’apparition des premiers dinosaures, notamment de petits carnivores (Eoraptor) ou autres Herrerasaurus. Le sol regorge de squelettes de ces monstres, attirant tous les paléontologues et amateurs dinophiles de la planète.
Chacun son truc. Moi, c’est les cons : pas obligé de faire des fouilles pour en trouver et en prime, aucun risque d’extinction de l’espèce.
Sur le plan géologique, on s’offre un voyage d’env. 230 millions d’années en arrière.
Et là, le premier con qui passe te dira : “on a tous les pieds sur Terre, et la Terre est beaucoup plus vieille !”
Oui Régis … et non. C’est avant tout une question de couches, et toi tu en tiens une bonne ! Désolé pour les Regis qui me liront, j’ai grandi avec la génération “Régis est un con”, je sais … c’est “Nuls”.
Mon cher Régis, pour faire simple, imagine que tu es sur la Terre, à Paris et que sous tes pieds, le sol est orné de pavés datant d’avant … mai 68 (on ne remontera pas plus loin pour ne pas perdre Régis). Donc sous tes pieds et sous ces pavés s’alternent différentes couches de substrats, déposées par l’Homme pour raisons techniques, pollution incoercible, ou accumulations de Dame Nature.
Toutes ces couches sont beaucoup plus jeunes que le sous-sol bien plus en profondeur qui jadis, était le sol que foulaient nos prédécesseurs.
“Oui, mais le grès qui compose les pavés date de …”
“Ne complique pas les choses, Régis !“
“Et si j’écrase un caca de chien tiédissant sur le pavé, j’ai les pieds sur un sol vieux de … 5 minutes !!!”
“Cela dépend si l’on considère la date “d’éjection” ou la composition et donc ce que l’animal avait ingurgité … .“
“Ne complique pas les choses Jean-Philippe !“
“Ok, mais entre cons …. “
Bref, tout comme Régis, vous avez bien compris qu’à Ischigualasto … Non Régis ! Gualasto n’est pas le nom du chien ! … qu’à Ischigualasto, les formations géologiques visibles de ce site ont une ancienneté de 180 à 230 millions d’années.
Nous arrivons sur le site, il pleut fort au loin. La visite est incertaine, nous attendons confirmation. Nous obtenons le droit pour un départ à 16h30, à prix réduit car circuit réduit pour cause d’inondation. On demande 300 pesos à Manue, pour nous quatre. Je vais payer, et le gugus au comptoir me demande 450 pesos. L’inflation argentine frappe à nouveau, je rigole et pose 300 pesos sur le comptoir. Ce qui est bien avec le rire, c’est qu’il n’y a point besoin de traduction, juste de l’interprétation.
Le convoi se fait avec son propre véhicule sale, un guide mène la caravane sur une piste de terre et cailloux. Nous y sommes, en mauvais élèves … tout au bout de la file.
C’est parti, immédiatement le paysage se révèle et donne le ton : c’est impressionnant, on change instantanément de planète, toutes sortes de roche, des couleurs improbables et des formes … un peu anarchiques tout de même !
On fait une première halte, puis, en très mauvais élèves, nous nous laissons distancer par le convoi. Oh mince, on va pouvoir s’autoriser des pauses photos et vidéos ! Nous rejoignons le groupe à l’arrêt suivant. Petite réprimande du guide : il est strictement obligatoire de coller au convoi.
“Si pero no estamos en el Dakar … tengo un motorhome y … mince comment on dit ça ? … and we have to take care of it !”
Nous continuons la visite jusqu’au “terrain de boules”. Phénomène géologique aux multiples théories, dont la plus plausible serait une formation de procédé de concrétion ionique. Rien de dégueulasse, c’est juste une interaction entre pression, température et humidité. Tout commencerait par une petite particule organique, et grâce au procédé mentionné ci-dessus, permettrait l’acquisition de sédiments d’autres minéraux. Reste aux vents et rivières le façonnage en boules de ces concrétions.
La visite se termine, tout se fait au pas de course et c’est assez énervant. Nous sommes dans un univers extrêmement riche, on aimerait en profiter mais … non. À peine le temps de prendre quelques clichés qu’il faut déjà retourner vers la case départ. Je me mets donc en mode “Régis“ et d’entrée, nous laisse distancer par la caravane. Et quand le con voit le convoi s’éloigner, il en profite pour s’adonner à son hobby quotidien. Nous roulons calmement en jouissant du décor, seuls sur cette vaste planète inconnue. Mais la fête est de courte durée, l’organisation du parc vient à notre rencontre pour nous demander d’accélérer et de recoller au convoi, et toujours d’un air pas sympathique, nous menacent d’appeler la police. J’ai souri … eux pas … tant pis !
Nous filons sur Talampaya, demain c’est un autre terrain géologique qui nous attend.
4 commentaires
Holla el rebelde ne tienes miedo encontrarte detrás de los barrotes para desobediencia ??
En même temps j’aurais fait pareil , parce que c magnifique.
Joyeux anniversaire en retard Manu, gros bisous
C’est rigolo mais moi j’aurais la trouille
Magnifique tout de même
impressionnant et splendide !
au fait j’ai ouvert un site de paris en ligne, on peut miser pour savoir si tu vas finir dans les pattes d’un puma (qui lui aussi aura le sourire !) ou au commissariat.
Moi je te verrai bien courir avec un puma au cul (bon faut courir vite par contre là), moment à filmer, ça te fera un nouveau sponsor à coller sur le CC (du même nom que l’animal tu l’auras compris), te permettant ainsi de payer les entrées au parc et faire ton rebelle sans risquer la polizia.
NB : j’attends toujours les tof de vos têtes ayant subi la concrétion ionique!
Merci, tu m’as bien fait rire! Bonne continuation!