Fun&Rails
Arrivés à Uyuni, nous nous posons dans un recoin de la ville et décidons d’aller au fameux cimetière des vieux trains. Il se trouve à 3 kilomètres de la cité, dans quelle direction ? Suivez ces rails !
Nous empruntons donc la voie ferrée qui nous sort de la ville, une quantité impressionnante de déchets en tapisse les abords. Disons que cela apporte une touche de couleur dans cet endroit où gris et blanc dominent.
Nous marchons depuis un bon kilomètre, l’atmosphère est assez particulière. Un individu marche à une bonne centaine de mètres devant nous, se retournant régulièrement. Un autre nous suit à une même distance. Nous sommes escortés.
Manue a un mauvais feeling. Nous avons une règle : si l’un d’entre nous ne sent pas une situation, on stoppe tout. Brève discussion, nous rebroussons chemin.
Zut, l’orage est au loin, le soir approche, j’avais le ciel noir et la lumière idéale pour mes photos de trains rouillés.
Nous rentrons au camping-car, mais ça trotte dans ma tête : ciel au top, lumière encore correcte mais tombante. Je décide d’y aller seul, il faut faire vite. La nuit est pour dans deux heures, l’orage avance sur Uyuni.
Je prends un talkie-walkie pour rester en communication et par l’occasion, rassurer tout le monde. Enfin presque, les gamins s’en cognent : ouais papa, vas-y, vas-y !
Je file en direction du cimetière (de trains). L’orage a gagné du terrain, la lumière est juste suffisante. Je hâte le pas et arrive sur place. L’accès débute par quelques carcasses de wagons, rien de bien intéressant si ce n’est un ou deux graphes. S’enchaînent quelques squelettes de locomotives, je reste sur ma faim.
Finalement, l’intérêt est au bout du cimetière, où se trouve échoué dans le sable, un bon nombre de locomotives à vapeur du siècle dernier, vestiges de l’âge d’or du train à Uyuni. Alors je reste sur la fin, l’ambiance est de type western post-apocalyptique.
Il faut faire vite car d’un côté arrive une tempête de sable, de l’autre, l’orage. Je prends mes photos et compose en fonction de la jeunesse ivre qui squatte les lieux, et qui n’en a rien à battre à savoir si sa présence dérange ou pas.
En une fraction de seconde, un vent fort soulève en masse le sable de ce bout de désert. La tempête de sable est là ! Des goûtes de pluie se font sentir … oui, il y en a deux qui suivent : l’orage est également là.
Je n’ai aucune protection de pluie, ni pour moi, ni pour mon appareil. Il faut courir ! S’ensuit une course de 3 kilomètres à près de 3700 mètres d’altitude. Je ne vois pas à 10 mètres tellement ça vole de partout. Des déchets de toutes sortes me viennent à la tête, mais je cours.
A mi-distance, je perds au moins deux poumons dans l’effort, j’ai les mains complètement tétanisées, mais je cours. J’arrive aux premières bâtisses d’Uyuni accompagné d’une belle pluie orageuse, plus que 400 mètres. Allez Usain, fonce, il faut rentrer voir sa dame !
Je suis enfin au camping-car, j’y entre en rampant, le souffle coupé et le T-shirt trempé. Les enfants me sautent sur le dos et m’achèvent sans pitié. Peut-être le début, ici à Uyuni, d’un cimetière des vieux cons (en frente de la policía por favor !).
3 commentaires
oh purée ca fait longtemps que j’ai pas regardé les photos
wouah elles sont toujours belles …vous vous faites toujours un chouette plaisir des yeux …
profitez en bien
bises à vous tous
denise
Bonjour, belle aventure ! restez comme même prudents ! les photos sont comme toujours très belles, bonne course, bisous à vous quatre ! Maman.
En tout cas les photos valent d avoir eu à courir à fond de train !
Attrapez le bon wagon pour la suite
Jm